Développements positifs au Togo

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Période de récolte de cacao

Période de récolte de cacao dans un village au Togo. Cela va prendre du temps avant que les fèves ne soient prêtes à être exportées. Les familles de cultivatrices et cultivateurs doivent encore ouvrir les cabosses, en retirer la pulpe et les fèves, laisser ces dernières fermenter pendant cinq à six jours, puis les laisser sécher au soleil pendant une à deux semaines avant de pouvoir enfin les trier – et ce, trois fois.

Une année retentissante de succès touche à sa fin pour gebana Togo : de plus grandes quantités de cacao produites par les cultivateurs et cultivatrices, des contrats signés par de nouveaux clients intéressants, qui le sont principalement devenus du fait des nouvelles régulations européennes entrées en vigueur en janvier 2019.

"Le cacao gagne en importance au Togo", nous confie Michael Stamm lors d’un appel téléphonique à la mi-novembre.

Michael fait partie de notre équipe dédiée au développement, il vit avec sa famille au Togo et travaille en étroite collaboration avec notre filiale gebana Togo.

Selon lui, c’est tout le marché du cacao qui est en train de bouger. Outre le thème de la transparence, la durabilité est également un sujet de première importance pour les gens qui sont de mieux en mieux informés sur ce qui se fait sur le marché, et veulent plus de traçabilité, nous explique-t-il.

Pour gebana Togo ainsi que pour nous, c’est une bonne nouvelle. Puisque c’est exactement cet objectif que nous cherchons à atteindre jour après jour : travailler de manière plus durable, tout en essayant de devenir plus transparents et dignes de confiance.

Un temps clément jusqu’à la récolte

En 2019, une suite d'événements nous a permis d’arriver à atteindre ce but. D’une part, les agricultrices et agriculteurs ont bénéficié d’une météo clémente, ce qui leur a assuré une bonne récolte, avec cependant un léger revers de médaille à la fin de cette période du fait d’une pluie tardive qui s’est abattue sur le village.

Lorsque la pluie fait son apparition lors de la période de récolte, les fèves mettent alors plus longtemps à être préparées pour la vente, puisque les familles togolaises comptent sur le soleil pour les faire sécher. La pluie est synonyme d’absence de soleil et donc de fèves de cacao humides, ce qui est loin d’être idéal. Mais Michael reste optimiste, pensant que tout finira par bien se dérouler.

L’autre bonne nouvelle a pointé son nez en 2014. À l'époque, la Commission européenne a publié le règlement (UE) 488/2014, qui visait à réduire la contamination du cacao par le cadmium.

Il faut savoir que le cacao et son produit dérivé, le chocolat, ont tendance à être contaminés par le cadmium. Une contamination qui commence bien avant la récolte, puisque les cacaoyers puisent le métal directement dans le sol pour l’emmagasiner ensuite dans leurs fruits.

Ce problème est surtout connu pour le cacao issu d’Amérique latine. Les sols y sont particulièrement riches en cadmium, comme nous l'explique Michael. Le cacao en provenance d’Afrique de l’Ouest en revanche n’en contient que très peu, ce qui rend le problème bien moins présent dans ces régions.

Les régulations européennes attirent la clientèle vers l’Afrique de l’Ouest

Ce règlement est entré en vigueur en janvier 2019, rendant la situation compliquée pour les productrices et producteurs d’Amérique latine, qui n’ont pu garder la mainmise sur la situation du cadmium. De leur point de vue, il est désormais délicat de trouver une clientèle qui voudrait acheter leur cacao. Beaucoup de compagnies, qui jusqu’à lors achetaient leur cacao en Amérique latine, viennent maintenant se le procurer en Afrique de l’Ouest.

La demande en cacao venu d’Afrique de l’Ouest est réellement en hausse, tant et si bien que gebana peut désormais se permettre d’être plus sélective dans ses choix de vente, comme nous l’explique Michael : "Nous pouvons ainsi choisir à qui nous souhaitons revendre notre cacao. Nous ne travaillons qu’avec les clients qui partagent notre vision et acceptent nos conditions".

C’est-à-dire que la clientèle doit être prête à prépayer les expéditions à hauteur de 60 % en plus de signer un contrat longue durée.

gebana Togo a déjà sélectionné quelques entreprises parmi celles qui souhaitent désormais acheter du cacao d'Afrique de l'Ouest. L'une d'entre elles est la société allemande GEPA. Il s’agit du plus grand importateur européen de produits alimentaires et artisanaux issus du commerce équitable et provenant des pays du Sud.

Un autre exemple est celui d'Equal Exchange, une société américaine qui distribue du café, du thé, du sucre, des bananes, des avocats, du cacao et des barres chocolatées biologiques produits par des coopératives d'agriculteurs en Amérique latine, en Afrique et en Asie.

"GEPA et Equal Exchange ont tous deux accepté nos conditions", déclare Michael. Les deux entreprises achètent environ 170 tonnes de cacao biologique et continueront à le faire dans les années à venir. Mais l'histoire ne s'arrête pas là.

Un nouveau client d’importance venu d’Italie

Au téléphone, nous pouvons sentir l’excitation de Michael. Un troisième client entre en lice, nous dit-il. Un client qui ne se préoccupe pas des certifications.

Et pourquoi donc gebana ferait affaire avec un tel client ? "Car nos valeurs s’alignent parfaitement", nous répond Michael.

L'entreprise s'appelle Altromercato et constitue le plus grand réseau de commerce alternatif en Italie. S’il s’agissait à l'origine d'une coopérative, Altromercato s'est développée en un consortium de magasins avec une présence globale à travers le monde. Elle regroupe plus de 118 associations et coopératives dans toute l'Italie et entretient des relations avec 155 producteurs dans plus de 45 pays. L'objectif d'Altromercato est de promouvoir une chaîne d'approvisionnement transparente et traçable qui protège les producteurs, l'environnement et la qualité des produits.

Pas étonnant que Michael souhaite vendre à ce client. Leurs valeurs correspondent vraiment aux nôtres et nous sommes tous deux engagés en faveur d'une chaîne d'approvisionnement plus transparente, de la traçabilité remontant jusqu'aux productrices et producteurs, ainsi que de primes plus élevées pour les familles d'agriculteurs.

Nous pourrions nous arrêter ici et nous réjouir simplement de toutes ces bonnes nouvelles, mais il y a un autre thème que Michael souhaite aborder.

Grâce à la nouvelle coopérative, toujours plus de femmes s’engagent dans l’agriculture

En Afrique de l'Ouest, notamment au Togo, les parcelles de terre vouées à l'agriculture sont traditionnellement laissées aux hommes et transmises de père en fils. Cette situation n'a pas changé depuis des siècles. C'est la raison pour laquelle les agricultrices se font rares.

Les deux coopératives avec lesquelles gebana Togo a travaillé ces dernières années, Scoops procab et Scoops ikpa, comptent au maximum 3% de femmes parmi leurs membres, selon les estimations de Michael.

Cette situation est en train de changer. Une femme d'Agou, originaire de Suisse, a fondé cette année une nouvelle coopérative appelée Scoops kekeli. Par rapport aux autres coopératives, celle-ci est encore très petite avec seulement 100 membres. Ces derniers peuvent fournir environ 67 tonnes de cacao par an. Mais 30 d'entre eux sont des femmes ! Et leur objectif est d'augmenter ce nombre.

Pour Michael, c'est un bon début. "Je suis convaincu que les femmes togolaises sont beaucoup plus douées que les hommes pour l'argent. Les hommes ont tendance à dépenser leurs revenus dans les bars et à acheter de l'alcool au lieu de l'utiliser dans l'intérêt de leur famille", dit-il.

Nous achetons également du cacao de gebana Togo et le faisons transformer par Felchlin en un chocolat au lait et noir de qualité supérieure.

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